"un petit mot sur mon blog"


"un petit mot sur mon blog"

Psyblog a posé son stylo le 5 juin dernier. Il est parti "ailleurs", pour une autre vie plus sereine et lumineuse.
Ce blog était pour lui une belle aventure d'écriture, de réflexion, d'émotion et de partage. Les commentaires de ses nombreux lecteurs en sont un témoignage chaleureux. Vos derniers mots tout particulièrement...
Continuez à le lire ou à le relire pour sa plus grande joie ailleurs...

jeudi 29 septembre 2011

Ami à toutes les sauces



Le mot "AMI" a-t-il encore un sens ?
Nous avons des "amis" sur F*B... certains par centaines-voire par milliers. Telle ou telle amie nous présente son "amie)". Il nous parle de son "ami(e) par téléphone...
Le mot-même est équivoque, se prononçant au masculin de la même manière qu'au féminin. D'autant plus équivoque d'ailleurs que phonétiquement il s'agit de l'emploi du "mon" devant tout ami ou amie.
Une jeune femme un jour prend un rendez-vous par téléphone pour elle et son ami (enfin, j'entends "son ami" au masculin, comme "son compagnon")... Se présentent deux femmes à la consultation... Amie amie ? Ou amie amour ? Amie amie ou amie compagne ? Rhaaa ! Le mot est mal adapté. Au moins auparavant disait-on petit ami ou petite amie... encore que phonétiquement ce soit la même chose.
Si l'on prend la définition la plus simple du dictionnaire, est "ami(e) celui ou celle avec qui on est lié d'amitié." Ce qui d'emblée exclu, du moins dans le sens commun, toute relation sexuelle (non, me faites pas plus prude que je ne suis)... Mais alors ton amie, là... euh, c'est une amie ou "ton" amie ? Une amie ou ta petite amie ? Je commence à comprendre ma mère, qui semblait parfois un peu perdue avec ce mot.
Alors on emploie des qualificatifs, des pronoms, des articles différents. Ce n'est plus le mot-nom qui a de l'importance, c'est ce qui l'accompagne. Une amie n'a pas le même sens que Mon amie. "Petite" amie n'est pas "grande" (au demeurant l'intimité est plus forte -enfin, si l'on considère la relation sexuelle et amoureuse comme étant plus intime que la relation amicale- avec une petite amie qu'avec une grande, étonnant non ?). On accommode, on adjuve -oui, je sais, le mot m'était inconnu il y a encore deux minutes. Adjuver : mettre des adjuvants-, on ajoute, on tempère, renforce, en fait on décore le mot "ami" pour lui donner du sens. Oui, je sais, la langue est ainsi faite : Une "bonne femme" est en général moins appréciable qu'une femme tout court ; quant à la "femme bonne", je n'en parlerai même pas.
Fut un temps où l'ami était quelque chose , enfin, pas une chose mais "quelque chose", quelque chose d'important. L'amitié était en elle-même reconnue comme un lien important. La "sagesse" populaire disait d'ailleurs que les amis se comptaient sur les doigts d'une main. Les copains, oui, existaient par dizaines, mais les amis, non. Le galvaudage du mot a semble-t-il amené un galvaudage du lien, du moins de ce que l'on en entend.
Quand j'y réfléchis un peu, le fait que ma femme, mon fils, ma belle-fille, mon neveu, ma collègue de travail, ma voisine, une vague connaissance d'antan, la directrice de l'école Machin-chose sont tou(te)s mes ami(e)s sur F*B, ça me dérange. Oui, je sais, on peut les mettre dans des catégories, mais quand même. Tous mes amis ! Dans le même sac ou presque.

Bon ! L'amie de cette jeune femme était-elle son amie (sa petite amie ?) ou UNE amie ? A supposer même qu'elles soient au moins amies véritables dans la vie (sont fortes, les jeunes filles nouvellement lycéennes, pour venir voir un psy avec une amie/très bonne copine qui va les aider à franchir le seuil du cabinet)... La consultation "démarre" sur l'exposition des "problèmes" qui l'amènent, d'ordre affectifs et sexuels. Jusque là, pas de problème pour moi, sauf que je me demande bien qui est cette "amie" présente à l'entretien, quel est le lien qui la lie à cette jeune femme qu'elle accompagne... Elle me raconte ses difficultés à rencontrer quelqu'un, et ses difficultés à se laisser aller à la rencontre sexuelle... Et elle me parle de son ami(e?), son ami(e?) et encore son ami(e?). Je me dis, non, je ne me dis rien, je suis toujours en questionnement... jusqu'au moment où, n'y tenant plus, je pose la question qui tue (enfin, qui aurait pu la tuer) à son "amie".... (Ne rien supposer, ni dans un sens ni dans l'autre...) Qu'est-ce que vous pensez de ce que dit votre amie ? / Heu... -Bon, en substance, hein parce que je ne prenais pas de notes- Ben on se connait depuis longtemps et je sais bien que c'est pas facile pour elle. Suis pas tellement avancé. Attendez, pour que ce soit clair pour moi (Rien en effet ne m'avait mis sur la piste depuis dix minutes, hétéro ou homosexuelle ? Et si homo, cette accompagnatrice était-elle l'élue ?), Et vous êtes qui, par rapport à mademoiselle ? / Ben, c'est mon amie. Toujours pas plus avancé, moi. Votre amie, votre amie, soit, mais encore.... / Ben, on vit ensemble, quoi ! Enfin ! Enfin ça commençait à être un peu plus clair. Et cependant... Pas encore assez à mon goût... Bon, dites-moi clairement les choses, vous vivez une relation amoureuse, toutes les deux, c'est bien ça ? / Ben oui, mais pas ensemble, me répond la première jeune femme. (Rhaaaaa ! C'est vrai qu'à ne pas poser de questions claires, on risque de ne pas avoir de réponses claires.) En fait on vit ensemble, comme colocataires, et Aude est amoureuse de Rémi, et moi de Kevin, mais on vit pas avec eux parce que ils sont étudiants à B. Ok, c'était clair. Même si je me suis demandé quelle question j'aurais (je me serais) posé par la suite si leur "petit ami" respectif s'était prénommé Dominique et Camille.

Bordel ! On ne pourrait pas employer les mots justes pour qualifier l'autre et la relation qu'on a avec lui / elle ? Petite amie est plus importante que Grande amie, ami qualifie autant le vrai ami que la vague connaissance d'un mec qu'on n'a vu que trois fois mais qui a repéré votre nom sur F*B avec qui l'on a quelque affinité, avec qui ça fait bien, beau, ou parce que ça fait "bien" d'avoir des amis à ne plus savoir où les mettre... Les mots ont un sens, non de non... Et s'ils le perdent, ne nous étonnons pas de mal nous comprendre...
Alors vous allez me dire, il y a des degrés dans l'amitié. Soit. Mais quand même ! Que la langue française, si riche, en soit réduite à qualifier un tas de gens avec lesquels on entretient tant de relations affectives différentes... du même mot, me dérange un peu... Rhaaa ! Peut-être sont-ce les prémices du début du commencement de la vieillesse qui me guettent ainsi ?
"Ami(e)", petit(e) ou grand(e), qu'il soit un(e) ou "mon", recouvre tellement de réalités différentes que moi personnellement je m'y perds. Ceci dit, ça permet de (me) poser des questions, et au fond, de se parler et de vivre. 

 

2 commentaires:

  1. Je ne sais pas trop comment est traduit le terme anglais "fucking friend" qui signifie un ami (ou une amie) avec qui l'on couche (ce qui ne colle pas avec la définition du dictionnaire).

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  2. Je ne sais pas non plus comment l'on pourrait traduire "fucking friend" en français au plus juste. "Maitresse" a une connotation particulière, "amie" on ne sait pas... "amante" ? Tu te vois présenter ton "amante" à tes amis / famille ? "Partenaire sexuelle" est bien réducteur parfois... On lance un concours de mots ?

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