"un petit mot sur mon blog"


"un petit mot sur mon blog"

Psyblog a posé son stylo le 5 juin dernier. Il est parti "ailleurs", pour une autre vie plus sereine et lumineuse.
Ce blog était pour lui une belle aventure d'écriture, de réflexion, d'émotion et de partage. Les commentaires de ses nombreux lecteurs en sont un témoignage chaleureux. Vos derniers mots tout particulièrement...
Continuez à le lire ou à le relire pour sa plus grande joie ailleurs...

mardi 3 janvier 2012

Souvenir.... Le film d'un accouchement en classe Terminale


L'éducation sexuelle à l'école n'est pas toujours "bien" faite. Voire pas du tout faite.
Cet après-midi, un ado (14 ans, c'est un ado, n'est-ce pas ?) me dit Je n'y connais rien, je ne sais rien, je ne sais pas où trouver les informations (éducation pré-suppose information). Et des souvenirs remontent brutalement à la surface.


Tout petit déjà j'ai su comment on faisait les bébés. Tout petit je savais que les bébés ne poussaient pas dans les choux ou dans les roses. Ma mère m'avait expliqué -joli livre très bien fait à l'appui- vers cinq ans les histoires des petites graines, de ventre et d'accouchement (dommage que je n'ai pas mon appareil-photo, je vous aurais mis une photo du livre, que j'ai encore), en me disant que c'était secret, qu'il ne fallait pas trop en parler à l'école parce que certains parents n'expliquaient pas les choses comme ça à leurs enfants (Hey, on est en 1962, là).
J'ai donc grandi avec cette certitude-là de savoir des choses que les autres ne savaient pas. Et donc "tranquille" en matière de sexualité, du moins en matière de bébés et de fabrications de bébés.


Mais le souvenir qui m'est revenu cet après-midi est d'un autre ordre : Classe Terminale. 1975. Education sexuelle oblige, proposition -Que dis-je ?- obligation un jour de se rendre dans l'amphi pour visionner.... un accouchement.
Une centaine de garçons, trois filles (la mixité n'était pas encore la règle en lycée, du moins commençait tout juste), les copains avec leurs lourdes blagues plus ou moins salaces, et le film commence. Cru. Médical. Mais plein de tendresse et d'amour aussi.
Dire que les copains n'avaient aucune éducation en matière médico-anatomico-obstétricale n'est pas un scoop et je n'avais pour ma part jamais vu ni de près ni de loin un accouchement même en film, mais j'ai accueuilli ce film avec tendresse et bonheur, me faisant au passage traiter de certains qualificatifs désobligeants et très désobligeants pour les filles et pour les femmes en général. Les copains sortaient de l'amphi les uns après les autres, estimant à grand bruit que cela était inintéressant, que cela ne concernait pas les hommes (qu'ils coyaient être), qu'ils n'en n'avaient rien à faire, etc... Je ne me privais pas pour ma part de leur dire qu'un jour ils seraient peut-être papa et.... Pfff ! Peine perdue. Comme si devenir papa un jour n'était pas dans leur pensées ! Et puis c'était pas viril, ça, de s'attendrir quelque peu sur quelque chose d'ordre affectif.
Moi je tenais bon. Certaines images me... comment dire, me ... me... dépassaient un peu, mais je laissais couler quelques larmes d'émotions sur mes tites joues. Jusqu'à ce que mon copain Philippe, assis à côté de moi, me prenne le bras et me dit Psyblog, je me sens pas bien. Il a eu juste le temps de me dire ça et a tourné de l'oeil.... Mince alors, juste quand le bébé sortait du ventre de sa mère !
J'ai appelé dans la salle, crié que Philippe n'allait pas bien. Des infirmières, prévues pour un débat/questions-réponses pour après le film, sont venues, ont emmené Philippe et Zou ! J'ai raté la fin du film et une grande partie du débat.
Alors bien sûr Philippe s'est fait traiter de tous les noms par la suite (par ceux-là même qui ont quitté la salle par incapacité d'attendrissement ou de je ne sais quoi d'autre). Moi aussi. Mais en plus, j'ai "gagné" la possibilité d'aller revoir le film (et voir la fin) .... au lycée d'à côté la semaine suivante. Oui oui, celui-là même où il n'y avait QUE des filles ! Un vrai bonheur !
Ceci dit, ce film et le débat qui a suivi fut un vrai régal. Je ne savais pas encore que moins de deux ans après, j'allais le vivre en vrai en devenant papa à mon tour !

5 commentaires:

  1. Le principe d'un accouchement est qu'il s'arrose et que cet aspect " boire des coups " qui manquait au film, a engendré la deception bien compréhensive de tes joyeux camarades.
    Je m'étonne que le psychologue subtil que tu étais en gestation n'ait pas vu comme tes camarades cette absence de dimension culturelle.

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  2. Je crois que je l'ai vue aussi, ce film, en troisième, et bien des années après toi. Il nous a, mes copines de l'époque et moi, plus ou moins terrorisées... J'en ai surtout retenue la violence, la force presque animale de l'accouchement, peut-être parce qu'étant une fille, j'ai imaginée mon corps subir ce que subissait celui de la mère. La tendresse dont tu parles, je ne l'ai pas vue.

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  3. Cette éducation sexuelle à l'école m'a toujours paru étrange.
    Je n'ai pas connu cela ...et ma mére ne m'a jamais expliqué la chose avec un bouquin ...
    ET POURTANT? J4AI TOUJOURS SU ... Je pense que mes oreilles enregistraient ce que se disaent les adultes à voix basse , ..
    Par contre , un accouchement sur grand écran à 17 ans , je ne pense pas du tout que ce soit une brillante idée ...TROP JEUNES pour ne pas etre heurtés par cette violence qu'est un accouchement ..
    Avant de passer par la case "accouchement" , il faut connaitre toutes les phases précédentes : le flirt , l'émoi, les caresses , les baisers bref, tout ce qui est DOUX ET SI BON .
    Pour la suite, rapports sexuels,
    la nature a bien fait les choses il me semble...On sait d'instinct ce qu'il faut faire ...

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  4. Disons que le support pédagogique était un peu ... choquant
    Les temps ont changé , mais aux final , les ados sont ils vraiment suffisamment informés ? Pas certain

    Combien de pères ont du aussi affronter sans les vivre , un accouchement traumatisant , sans avoir eu le choix de la porte de sortie ,on parle rarement de ça aussi

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  5. Je n'ai pas eu la chance d'avoir des parents aussi pédagogues que ta mère. Ils étaient tellement stricts que je n'ai jamais osé leur demander.

    L'histoire des garçons en classe de terminale ne m'étonne pas tellement. L'accouchement est pourtant un acte sexuel, cela aurait du intéresser les garçons qui parait-il ne pensent qu'à ça. Et cela laisse imaginer une paternité bien lourde à porter pour ... leur femme ;-(

    J'ai l'impression que les jeunes d'aujourd'hui sont beaucoup plus délurés, peut-être trop, genre friand de compétition.
    Je ne suis pas certain que les filles jouissent plus que les mères, elles prennent la pilule, et subissent l'injure du vaccin "pour" le cancer du col de l'utérus.
    Les petits hommes ne semblent pas se préoccuper plus que leurs pères du plaisir de la femme, ils se font la compétition, et le compte rendu des opérations ne mentionne jamais le plaisir (ni de l'un ni de l'autre).
    Je dis cela d'après les conversations que j'écoute dans les bus scolaire que j'emprunte de temps en temps.

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