Le médecin a dit un jour à mon père : Monsieur Psyblog (Oui, mon papa porte le même nom que moi), si vous ne changez pas de vie maintenant, dans six mois vous êtes mort. J'avais une quinzaine d'années, mon père une bonne quarantaine. Il en a aujourd'hui 80 et a donc, du moins momentanément écouté son médecin : Il s'est acheté un bateau, en a fait un loisir-sport jusqu'au plus grandes compétitions nationales, nous entrainant au passage, mon frère et moi, dans le sillon des compétitions dominicales les plus prestigieuses de l'hexagone (enfin, moi j'ai abandonné très vite, je n'aimais pas les compétitions ; mon petit frère, quant à lui, a continué, fréquentant les Desjoyaux et autres Le Cam qui écument encore les mers du globe). Mon père avait donc changé de vie, délaissant au passage quelque peu la vie familiale mais bon !
Hier après-midi, après un x ième examen suite à mon accident oculaire de la semaine dernière et à l'opération qui s'en est suivie, le chirurgien a été clair, et du moins ai-je compris la clarté de son discours : Monsieur Psyblog (Oui, je porte le même nom que mon père), si vous ne changez pas de vie, vous êtes mort. En plus clair, la rupture d'anévrisme dont vous avez été victime (et sujet) aurait pu et ça aurait été bien plus grave, être localisée dans le cerveau et non pas dans l’œil... Je ne vous fais pas de dessin, vous savez ce que cela signifie.
Si médicalement parlant mes connaissances ne me permettent pas de dire que les vaisseaux de mon cerveau sont aussi abimés que ceux de mon œil (examens à venir, bien entendu), j'ai quand même compris que les ruptures d'anévrisme oculaires étaient une alerte, et une alerte sérieuse quant à ma santé et à ma vie future. En clair : Il faut que je prenne soin de moi si je veux vivre en bonne santé et ne pas un jour prochain me retrouver légumineux après un AVC.
Et alors tombe la sanction la plus terrible (enfin, terrible ça suffit) pour un fumeur de longue date : Je vous donne quinze jours pour arrêter dé-fi-ni-ti-ve-ment de fumer.
Les non-addicts à la clope (mais on peut faire le parallèle avec l'alcool et toutes les drogues) ne comprendront peut-être pas mais tant pis. Tous les addicts à quelque chose savent bien de quoi je parle. Quinze jours ! Quinze jours pour peut-être se sauver d'un probable AVC. Probable. Pas certain mais probable si...
Ma compagne et moi-même sommes sortis de la consultation. J'ai allumé une clope le temps d'aller à la voiture. Et j'ai pris ma décision : J'arrête de fumer le 1er mars. Et tant qu'à faire j'arrête et/ou je me "mets" à d'autres choses. Changer de vie pour changer la vie. Parce que faut pas croire : Il va bien falloir remplacer la clope et le co*ca et la confiture et le non-sport par "quelque chose", combler les vides... Une clope entre chaque patient, c'était bien pratico-relaxant. Une pour commencer la journée, une pour la terminer, une pour le café, une pour les moments de blues, une pour les moments de plaisir, une pour... une pour... une encore.... Le changement n'est pas seulement dans le fait d'en tirer une ou pas, c'est aussi réaménager un emploi du temps...
Alors ce matin, rendez-vous pris avec l'ophtalmo (hey, faut bien quand même !), avec mon médecin qui me traite en général bien, "pour un check-up complet" qu'il a dit le chirurgien, ET avec la consultation anti-tabac de l'hopital. ET mise au point d'un régime de restrictions toutes simples : Plus (pas plusse, nanmaioh) de co*ca, peut-être essayer de marcher un peu plus, peut-être même essayer d'aller à la piscine...
Pffff ! Changer de vie, c'est une vraie galère. J'espère seulement -mais je ne saurai jamais- que je ne vais pas mourir dans un an en bonne santé. Ce serait con de s'être privé pour rien !
Enfin, comme le dit ma chère et tendre : Déjà tu sentiras plusse bon !