"un petit mot sur mon blog"


"un petit mot sur mon blog"

Psyblog a posé son stylo le 5 juin dernier. Il est parti "ailleurs", pour une autre vie plus sereine et lumineuse.
Ce blog était pour lui une belle aventure d'écriture, de réflexion, d'émotion et de partage. Les commentaires de ses nombreux lecteurs en sont un témoignage chaleureux. Vos derniers mots tout particulièrement...
Continuez à le lire ou à le relire pour sa plus grande joie ailleurs...

lundi 27 février 2012

La magie d'une rencontre.




Je suis allé un jour, un soir, à un concert. Bien grand mot pour dire une représentation d'une petite chorale venant de je ne sais où. Un soir d'envie de sortie.Un soir de mélancolie. Un soir de rien mais de prêt à tout et d'envie de tout. Sans attente aucune cependant.
Au milieu d'une centaine de personnes aussi curieuses que moi, j'étais seul. Seul dans ma vie, seul dans mon cœur, seul dans mon lit. Seul quoi !
"Ils" ont commencé à chanter. "Elles", surtout ! Et "Elle" encore plus. Elle, que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vue, dont je ne savais rien, mais qui a attiré mon regard tout au long de la soirée. A vrai dire et bien qu’appréciant la totalité de la prestation de cette chorale, je n'ai vu entendu, senti, écouté, vibré que pour, elle. Sans explication autre que celle que mon regard sur elle.


A la fin de cette prestation chorale, j'ai cherché à la voir, à la rencontrer, à lui parler. Muni d'un pass spécial pas VIP mais de simple engouement, j'ai réussi à la rencontrer dans sa loge, enfin, dans la salle réservée aux choristes. Et je lui ai dit Je n'ai vu que vous, je n'ai entendu que vous, vous avez enchanté ma soirée. Merci.
Nous ne nous sommes jamais revu. Mais je repense parfois à cette femme de cette soirée-là. Elle m'a replacé (pour qui pourquoi ?) sur le chemin de la vie.

C'était le 3 octobre 1992. C'est à partir de ce jour-là que j'ai décidé d'être heureux.

dimanche 26 février 2012

Bienveillance amoureuse


Je suis toujours surpris, au hasard de mes rencontres professionnelles mais aussi personnelles, de constater combien les partenaires amoureux / partenaires de vie sont parfois si peu bienveillants l'un envers l'autre. Peut-être cela heurte-t-il simplement la représentation que j'ai de la relation amoureuse mais je ne pense pas que ce soit seulement cela.
A priori, et je dis bien a priori, la relation amoureuse, conjugale, d'accompagnement, la relation avec celui ou celle avec qui l'on vit (que je vais nommer "la relation de vie" pour faire simple) est une relation de bienveillance de chacun des partenaires envers l'autre. J'allais dire que c'est son principe-même. Enfin presque. Sans doute. Du moins la représentation consensuelle que l'on a du couple amoureux sous nos contrées est-elle celle-là : Les partenaires de vie sont ou doivent être bienveillants l'un envers l'autre.
Aussi suis-je à la fois étonné voire peiné lorsque le couple donne à voir autre chose de sa relation, quelque chose qui peut ressembler à de l’inattention l'un envers l'autre, de l'incompréhension, de l'agacement, voire de la méchanceté. Oui, jusqu'à la maltraitance mais là n'est pas mon sujet.
La malveillance, non seulement absence de bienveillance mais bien son contraire, n'est cependant pas mon sujet non plus. Je veux seulement parler de cette absence de bienveillance rencontrée ici ou là chez des couples de nos connaissances (ou pas.... Il n'y a qu'à arpenter les allées d'un supermarché un samedi après-midi).
De quelle manière parlons-nous à l'autre ? De quelle manière l'écoutons-nous ou pas ? Quelle est l'attention que nous lui portons ? Non non, je ne fais pas référence au monde des bisounours où tout le monde serait beau tout le monde il serait gentil, mais à ce monde bien réel dans lequel nous vivons et que certains couples (et donc partenaires de vie) s'emploient comme à montrer aux autres qu'il est tout sauf beau. On pourrait faire référence aux séquences au demeurant parfois croustillantes de ces "Scènes de ménage" sur la 6 chaque soir : Quelle est la considération que nous accordons à l'autre, à ces paroles, à ses désirs ?
Que la vie d'un couple soit émaillée d'incompréhensions, de flottements, voire d'éloignements est une chose somme toute assez banale, mais qu'elle soit et j'allais dire "ne soit" qu'agacements et titillements n'est pas un signe de bonne santé amoureuse. Et parfois cela est ainsi dès le début du couple, ce que j'ai par ailleurs le don de "sentir"... Je m'amuse -enfin, façon de parler- parfois à donner une durée de vie aux couples que je rencontre (hors professionnellement). Heureusement je me trompe souvent sur la durée, mais pas souvent sur la santé du couple en question. Et l'un des éléments sur lesquels je fonde ma perception est justement la présence ou non de cette fameuse "bienveillance" des partenaires l'un envers l'autre. Comment se parlent-ils ? en est la principale composante. Je suis en effet sidéré par la manière dont certains partenaires se parlent. Se parlent ? Enfin ! s'interpellent, se hurlent ou s'aboient, s'invectivent, se crient ou seulement ne s'écoutent pas...
Je ne sais pas si c'est la "bonne entente" entre partenaires qui amène la bienveillance entre eux, ou si c'est la bienveillance dont ils sont capables l'un envers l'autre qui amène la bonne entente (Encore que je suis convaincu qu'on peut faire montre de bienveillance même lorsqu'on ne s'entend plus... Non non, je ne joue pas sur les mots). Je pense peut-être seulement que la bienveillance est une qualité intrinsèque de la personne, de certaines personnes, un quelque chose qui lui appartient là tout au fond d'elle, et que la bienveillance amoureuse n'est qu'une "branche" de la bienveillance générique. De là à dire que la personne bienveillante l'est toute entière, de manière générale et avec tous ou qu'elle n'est pas, je n'en suis pas loin. Mais peut-être m'avancerais-je là dans des conclusions bien hâtives. Et pourtant !



                                                                "T'en fais pas, je t'accompagne"

jeudi 23 février 2012

Changer de vie.




Le médecin a dit un jour à mon père : Monsieur Psyblog (Oui, mon papa porte le même nom que moi), si vous ne changez pas de vie maintenant, dans six mois vous êtes mort. J'avais une quinzaine d'années, mon père une bonne quarantaine. Il en a aujourd'hui 80 et a donc, du moins momentanément écouté son médecin : Il s'est acheté un bateau, en a fait un loisir-sport jusqu'au plus grandes compétitions nationales, nous entrainant au passage, mon frère et moi, dans le sillon des compétitions dominicales les plus prestigieuses de l'hexagone (enfin, moi j'ai abandonné très vite, je n'aimais pas les compétitions ; mon petit frère, quant à lui, a continué, fréquentant les Desjoyaux et autres Le Cam qui écument encore les mers du globe). Mon père avait donc changé de vie, délaissant au passage quelque peu la vie familiale mais bon !
Hier après-midi, après un x ième examen suite à mon accident oculaire de la semaine dernière et à l'opération qui s'en est suivie, le chirurgien a été clair, et du moins ai-je compris la clarté de son discours : Monsieur Psyblog (Oui, je porte le même nom que mon père), si vous ne changez pas de vie, vous êtes mort. En plus clair, la rupture d'anévrisme dont vous avez été victime (et sujet) aurait pu et ça aurait été bien plus grave, être localisée dans le cerveau et non pas dans l’œil... Je ne vous fais pas de dessin, vous savez ce que cela signifie.
Si médicalement parlant mes connaissances ne me permettent pas de dire que les vaisseaux de mon cerveau sont aussi abimés que ceux de mon œil (examens à venir, bien entendu), j'ai quand même compris que les ruptures d'anévrisme oculaires étaient une alerte, et une alerte sérieuse quant à ma santé et à ma vie future. En clair : Il faut que je prenne soin de moi si je veux vivre en bonne santé et ne pas un jour prochain me retrouver légumineux après un AVC.
Et alors tombe la sanction la plus terrible (enfin, terrible ça suffit) pour un fumeur de longue date : Je vous donne quinze jours pour arrêter dé-fi-ni-ti-ve-ment de fumer.
Les non-addicts à la clope (mais on peut faire le parallèle avec l'alcool et toutes les drogues) ne comprendront peut-être pas mais tant pis. Tous les addicts à quelque chose savent bien de quoi je parle. Quinze jours ! Quinze jours pour peut-être se sauver d'un probable AVC. Probable. Pas certain mais probable si...
Ma compagne et moi-même sommes sortis de la consultation. J'ai allumé une clope le temps d'aller à la voiture. Et j'ai pris ma décision : J'arrête de fumer le 1er mars. Et tant qu'à faire j'arrête et/ou je me "mets" à d'autres choses. Changer de vie pour changer la vie. Parce que faut pas croire : Il va bien falloir remplacer la clope et le co*ca et la confiture et le non-sport par "quelque chose", combler les vides... Une clope entre chaque patient, c'était bien pratico-relaxant. Une pour commencer la journée, une pour la terminer, une pour le café, une pour les moments de blues, une pour les moments de plaisir, une pour... une pour... une encore.... Le changement n'est pas seulement dans le fait d'en tirer une ou pas, c'est aussi réaménager un emploi du temps...


Alors ce matin, rendez-vous pris avec l'ophtalmo (hey, faut bien quand même !), avec mon médecin qui me traite en général bien, "pour un check-up complet" qu'il a dit le chirurgien, ET avec la consultation anti-tabac de l'hopital. ET mise au point d'un régime de restrictions toutes simples : Plus (pas plusse, nanmaioh) de co*ca, peut-être essayer de marcher un peu plus, peut-être même essayer d'aller à la piscine...
 
Pffff ! Changer de vie, c'est une vraie galère. J'espère seulement -mais je ne saurai jamais- que je ne vais pas mourir dans un an en bonne santé. Ce serait con de s'être privé pour rien !
Enfin, comme le dit ma chère et tendre : Déjà tu sentiras plusse bon !

mardi 21 février 2012

Mon oeil (2) !

Voilà....
Je peux à nouveau écrire quelques mots. (Pas trop écrire ni lire, m'a dit le chirurgien)
Opération vendredi dernier donc... Flagada depuis.
Opération réussie puisque je re-vois à nouveau, même si un peu flou, même si je vois de "drôles" de choses (des petites mouches et des reliefs qui n'existent pas mais bon !), même si d'autres examens sont encore à faire pour comprendre pourquoi c'est arrivé et faire en sorte que ça n'arrive plus.
Je fatigue déjà. Merci pour vos gentils petits mots.
Pause, maintenant.

Allez, en prime... une tite photo prise ce matin dans une librairie : Oui oui, Mon livre est juste à côté de ceux de Christophe André. J'espère qu'un peu de sa gloire rejaillira sur moi (rire !).

jeudi 16 février 2012

Mon oeil !

Je rentre en clinique cet après-midi pour une opération de mon oeil gauche devenu subitement quasiment aveugle dimanche soir.
Opération prévue demain matin.
Je serai donc momentanément absent quelques jours.

A très bientôt j'espère

lundi 13 février 2012

dimanche 12 février 2012

Bienveillance




L'un des "problèmes", dans les relations humaines, c'est que lorsqu'on ne connait pas bien l'autre, lorsque l'on est en phase d’apprentissage de l'autre, c'est justement qu'on ne connait pas l'autre.Et quand bien même on le fréquenterait depuis un long temps, on ne sait jamais vraiment tout de l'autre.
Je fréquente suffisamment les forums, msn et autres moyens de communications internet pour m'en apercevoir : Les blagues, les biaiseries (oui, je sais, cher correcteur d'orthographe, tu me dis que ce mot n'existe pas mais je l'emploie quand même) en tous genres, les grincements d'humour, on ne sait pas toujours comment les prendre... Est-ce que "l'autre" blague ou est-ce qu'il est sérieux ? Est-ce qu'il fait preuve d'humour vrai ou pas ? Parfois alors "on" prend la mouche, on vit mal ce que l'autre dit / écrit. Et cela me fait penser :
L'apprentissage de l'autre est une délicatesse qu'on lui doit. Que ce soit dans la vie réelle ou dans la vie internaute. Prendre la peine de penser à ne pas froisser l'autre ou faire en sorte qu'il ne prenne pas notre intervention comme une agression....
Entrer en contact avec un autre, c'est tenir compte aussi de l’absence de savoir sur lui et accepter de ne pas savoir, ni ce qui lui fait plaisir, ni ce qui le blesse, de ne pas connaitre (toute) son histoire.
Dernièrement sur un forum consacré au couple et à ses problématiques, j'ai été témoin d'une prise de tête malheureuse : L'un des participants, après intervention d'un autre, écrit au premier Je m'occuperais bien de ta femme. C'était de l'humour peut-être, mais le premier intervenant ne l'a pas entendu ainsi : Tu peux peut-être même pas imaginer ce que je ressens et je t'emmerde. Quand l'autre l'a traité de "basique" (sous-entendu "Tu n'as pas compris que c'était de l'humour"), le premier s'est véritablement emporté : Si tu ne comprends pas que certaines de tes paroles écrites puissent faire du mal (sans même que tu en aies l'intention je te l'accorde même), alors c'est toi qui est basique. Je vous laisse deviner la suite...

L'intelligence relationnelle, c'est aussi savoir que l'on ne sait pas tout à propos de l'autre, et que ce qui peut sembler léger à certains ne l'est pas forcément pour l'autre...
Lorsque l'on rencontre un autre, on ne connait pas son histoire, et même lorsqu'on la connait (mais on ne connait que ce que l'on sait et que l'autre nous en dit) il reste des secrets, des blessures peut-être, des histoires enfouies et non-dites, de ces choses présentes mais parfois non-sues et bien souvent non-dites.
Rencontrer un autre, c'est accepter de ne pas tout savoir sur lui (oui, je sais, je me répète) et prendre ses précautions quant à son histoire non-sue. Que ce soit dans la vraie vie physique ou dans la vie internette, il faut alors sans doute prendre des précautions... On ne sait jamais vraiment à qui l'on parle ni ce qu'il a vécu. Alors plutôt que de risquer de le blesser (l'autre)... allons-y doucement. Ce qu'il lit et comprend n'est pas forcément que que nous lui avons dit.

Peut-être cela s'appelle-t-il de la bienveillance.

mardi 7 février 2012

L'homme battu



La femme battue fait malheureusement parfois la Une des journaux. Et c'est tant mieux. Non qu'elles soient battues, les femmes, mais qu'on en parle. Une femme meurt tous les trois jours, en France, sous les coups de son mari ou concubin. C'est terrible. Je voudrais bien trouver d'autres mots, je n'y parviens pas. Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier ces actes. Horrible ? Inhumain ? Insensé ?
Les hommes battus ? On en parle moins. On n'en parle pas. Mais ils existent. Certaines statistiques donnent le chiffre effarant de 10%... Oui oui, vous lisez bien, 10% des hommes seraient battus par leurs femmes ou compagnes !
Ce n'est pas une légende, c'est un fait statistique. Mais c'est tellement incroyable... qu'on n'y croit pas !
La violence de la femme à l'égard de «son homme» est surtout psychologique. Physiquement, c'est moins possible, compte tenu des différences générales entre hommes et femmes. Cette violence atteint l'intégrité psychique de l'homme, par des procédés subtils, directs ou indirects. Elle est souvent concentré sur un travail de détricotage et de dénigrements des différents rôles tenus par l'homme aussi bien dans les sphères privées que publiques, rôles qui construisent son identité masculine, du moins celle véhiculée par la société.
La femme violente est une agressive passive, l'agression se jouant le plus souvent dans une négation de l'autre, l'homme, dans son rôle et son statut d'homme, y compris... au lit. La négation de l'homme se joue aussi et parfois surtout dans la négation de la relation physique à lui... Les femmes disposent là d'une arme redoutable !
La femme violente sape la compétence professionnelle de son conjoint : il n'est qu'un bon à rien. Elle sape sa compétence de père : il n'est pas un bon père. Elle seule sait ! Sapage de son rôle d'amant, de son rôle de père, de sa compétence professionnelle, mais aussi de ses relations amicales... Mon homme n'est pas un «bon» homme.
Bref, la femme prend le pouvoir.
Si je vous parle de cela ce soir, c'est parce que c'est l'histoire de mon patient de cet après-midi. Sept ans de mariage, et peu à peu l'emprise, la manipulation, les interdictions (de foot, d'amis, de présence auprès des enfants, de... choix du film de ce soir...), la main-mise d'une femme sur toutes -et je dis bien TOUTES- les activités de son mari.
Ce qui l'a décidé à venir me voir aujourd'hui est la porte fermée de sa maison samedi dernier (il y a trois jours) parce qu'il n'était pas rentré à midi et douze minutes (sic), le temps chronométré par madame pour le trajet fin du travail-maison...
Cette femme grignote, a grignoté pendant sept ans les moindres recoins de la vie de son homme, jusqu'à en faire son objet... La gifle monumentale qu'il a reçue samedi à midi-et-quatorze minutes -et à propos de laquelle le médecin lui accorde 5 jours d'arrêt de travail- est le déclencheur chez lui d'un NON impossible à dire, mais qu'il espère pouvoir dire très vite... avec l'aide du psy que je suis.
La honte, l'impuissance, la peur du ridicule (Franchement, vous imaginez un homme se présenter à la gendarmerie pour dire Ma femme me bat ?) font que de nombreux hommes ne disent jamais rien de leur calvaire. Et comment «prouver» ? L'arme est plus psychologique que physique. Le harcèlement est plus difficile à prouver que les coups.
L'homme battu, ce n'est pas une légende... C'est de la réalité cachée, voire insoupçonnée... donc cachée. Mais ça existe... Ca existe dans l'ombre, dans l'intimité des chaumières et des lits. Et les hommes, dans leur grande majorité, ne peuvent tellement pas le reconnaitre qu'ils ne le disent pas, qu'ils se taisent...
Bon, je sens déjà les attaques -ou les défenses-... «Oui mais les femmes sont plus battues, oui mais les hommes sont plus agresseurs.....» Oui, Ok, c'est vrai...
Ce que je défends là est la stricte interdiction et la bêtise, connerie, inefficacité... d'agresser l'autre, qu'il soit femme, homme, juif, noir, enfant, vieux, jaune, petit, bleu, malade, grand, boutonneux, unijambiste ou muet...
Ce que je défends, c'est le respect de l'être humain, quel qu'il soit, quel que soit son sexe, sa couleur, sa religion, ses croyances, ses habitudes, son éducation, ses peurs, ses envies, ses pensées...
Il est interdit d'humilier un autre, d'en faire son objet, de le nier en tant que sujet...
Ce que je défends pas, ce sont les comportements : La souffrance, le malheur, le désir, la soif de pouvoir, la pauvreté, la frustration... ne sont et ne seront jamais pour moi des excuses à l'agression. Même si ce sont des explications...



Tout ça à cause d'un homme venu me voir aujourd'hui parce que sa femme n'a pas supporté deux minutes de retard ! ! !

lundi 6 février 2012

Il ne met pas ses chaussettes sales dans le panier à linge.




Les motifs exprimés d'une consultation sont parfois bien... étranges ou bien légers (?).
Ainsi dernièrement ai-je reçu une jeune femme venant consulter au nom du couple (Je viens en éclaireur pour une thérapie de couple) parce qu'il ne veut rien faire lorsqu'il est là et surtout il ne met jamais ses chaussettes sales dans le panier à linge. Lorsqu'il est là, il ne fait rien, il me regarde, il regarde la télé, il ne lui vient même pas à l'idée de faire quelque chose pour la maison, tenez, par exemple, il ne fait jamais la lessive, jamais... oh et puis ça m'énerve, il ne met jamais ses chaussettes sales dans le panier à linge.
Vous l'avez compris, l'histoire des chaussettes sales qui trainent, pour autant qu'elle soit vraie, n'est qu'une partie émergée de l'iceberg. C'est gênant, c'est chiant, ça ne rend pas la vie agréable, mais surtout ça cristallise tout ce qui ne va pas dans ce couple : Le sentiment que madame a de TOUT faire, celui qu'elle a que son homme est posé là, qu'il profite d'elle et qu'il ne la respecte pas, le sentiment qu'il s'en fiche, qu'elle sert de bonne, de cuisinière, de p.... et j'en passe. Bref... partie émergée d'un sentiment d'inutilité et de non-amour alors que son propos se termine par ces mots : En fait il ne m'aime pas.
En dix ans, pas une fleur, pas un compliment, pas un Je t'aime, comme s'il suffisait qu'il travaille et ramène l'argent à la maison pour qu'elle soit en sécurité affective.


Mais bon, ce n'est pas de ce couple en particulier dont je voulais parler -bien qu'il y en aurait des choses à dire-, mais des motifs premiers de consultation, vous savez, ces premières paroles que l'on dit au psy pour "expliquer" pourquoi on vient consulter. Souvent le patient ne se "déshabille" pas le cœur et l'esprit la première fois et d'ailleurs il vient pour que le psy l'y aide. Chaque patient introduit le motif de sa consultation à sa manière, et si parfois certains y vont tout de go en disant Je picole et je n'en peux plus ; Ma mère est décédée et je n'arrive plus à vivre ou Comment savoir si je l'aime ?, d'autres introduisent leur problématique par des biais bien différents: Mon fils [de 23 ans] ne veut pas que je rentre dans sa chambre – Mon fils ne peut pas manger autre chose que de la nourriture rouge – Je ne peux pas rouler sur une autoroute – Mon fils a pissé sur un policier (sic) ... Ce jour-là ce fut Il ne met pas ses chaussettes dans le panier à linge.
Bien entendu le motif "réel" de la consultation n'est pas celui-là. Bien entendu qu'il est parfois difficile de dire au psy ce qui véritablement nous tracasse. Et bien entendu aussi que le patient "tourne" parfois autour du pot, et peut même le faire pendant...longtemps, comme ce jeune homme qui, venu consulter pour "timidité maladive" (premier motif avancé par lui), a mis plusieurs mois à me dire qu'il souffrait de son homosexualité et du silence dans lequel il s'était lui-même enfermé.
Cela fait partie du jeu -et du Je- que de tourner autour du pot. Dans le réel, parce que ce n'est pas facile de dire les choses, et dans la symbolique parce que celle-ci nous échappe le plus souvent, sans compter la difficulté que l'on a tous à se regarder en face. Il est effectivement bien plus facile de se dire que nos problèmes de couple proviennent de l'autre qui ne met pas ses chaussettes dans le panier à linge que de se dire que l'amour s'est terni... voire qu'on y est peut-être pour quelque chose, ce que cette femme "avouera" quelques séances plus tard : J'ai rencontré un autre homme et je ne sais que faire.

vendredi 3 février 2012

55 ans !


55 n'est assurément pas un nombre calligraphiquement très rond. Mais ça en est un symboliquement. Et voilà que j'y suis. 55 ans aujourd'hui !
Je ne crois pas avoir imaginé, petit, que "j'arriverais" à cet âge-là. A trente ans encore j'imaginais ma vie bien plus courte, comme si j'avais une espèce de conscience que ma vie serait courte, enfin, même pas cinquante ans. Vous savez (enfin, les moins de vingt ans non), lorsque en 1967 (j'avais dix ans) on pensait et parlait "an 2000", c'était magique, ça semblait tellement loin, et puis l'an 2000 faisait rêver, comme si en cette année-là il allait se passer des choses incroyables et impensables. Le journal Ouest-France avait même publié, en ??? 1970 ? un "catalogue" des choses que l'on verrait en l'an 2000... Nous volerions comme des oiseaux, on guérirait tous les cancers, on voyagerait peut-être à 10 000 km/h dans des avions sans ailes, etc etc... On a vu... L'an 2000 n'a rien changé et ma vie a continué comme avant (même si des technologies comme internet ont changé bien des choses).
Et nous sommes en 2012. Et j'ai 55 ans. Et bien que né d'un grand-père décédé à 104 ans, je le suis aussi, né, d'une maman décédée à 78 ans alors qu'elle avait, comme disait le cardiologue, un coeur de 20 ans, je me suis toujours dis que je mourrai jeune. Eh non !, je suis toujours là.
Alors... petits problèmes de santé... On a changé quelques pièces défectueuses... Peut-être y en aura-t-il d'autres à changer encore ? On, enfin, JE verrais... Et puis il parait que les personnes mariées vivent plus longtemps que les personnes seules. Ouf ! Me suis marié il y a un an et demi, j'ai dû en prendre pour 20 ans de plus. Tant mieux.
Ce que je sais, c'est la fatigue parfois, la lassitude, mais mes 55, ma foi, je les porte bien et je suis bien dans ma vie.


Difficile de s'imaginer "plus vieux". C'est une question que je pose parfois à mes jeunes patients : Comment t'imagines-tu dans dix ans ? La question est souvent incongrue, et pourtant la capacité de "s'imaginer" dans dix ans est éminemment importante. Parce qu'elle pousse à grandir, parce qu'elle qualifie aussi la capacité à se projeter dans l'avenir, à se fixer ou au moins à penser des objectifs. Et l'on sait bien qu'avoir un ou des objectifs est bon pour la santé, et que le seul objectif "d'attendre" n'est pas un bon moteur pour vivre.
Lorsque j'ai commencé mon boulot de psy, lorsque j'allais dans les écoles avec ma petite malette de tests, je n'imaginais pas un seul instant qu'à cinquante ans je puisse encore le faire, ou plutôt j'imaginais qu'à 50 ans je serais absolument incapable de le faire. Je me sentais ridicule à l'avance. Je ne vais plus dans les écoles avec ma petite mallette, mais je vais dans les crèches, les écoles, les garderies... sans ma mallette mais avec mon cartable... et je ne me sens pas ridicule.
Peut-être y a-t-il des métiers qui se bonifient avec l'âge ? A 55 ans je suis plus tranquille qu'à 30, plus posé, plus tendre et plus philosophe peut-être. J'aurais été couvreur j'aurais sans doute été plus incapable de monter sur les toits, vieillerie oblige, mais s'assoir dans un fauteuil pour écouter et dire n'est pas un travail très physique. Alors je continue. Un vieux psy est peut-être aussi plus "savant" de la vie...
Bon, je ne vais pas vous bassiner davantage avec mes 55 ans. Mais à tous ceux dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, je souhaite un joyeux anniversaire.

jeudi 2 février 2012

Pour faire -peut-être un peu- bouger les choses


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COMMUNIQUE DE PRESSE

« Manifeste pour une politique de santé en faveur des jeunes »

> Le 31 janvier 2012
> Depuis février 2011, la Société Française pour la Santé de l’Adolescent, la Fédération des Espaces Santé Jeunes, l’Association Nationale des Points Accueil-Ecoute Jeunes, l’Association Française de Promotion de la Santé Scolaire et Universitaire, l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire, la Commission Adolescent de la Société Française de Pédiatrie, la Société Française de Santé Publique et, se mobilisent afin que la santé des jeunes devienne une priorité pour les politiques publiques.
> En effet, malgré les avancées importantes dans ce domaine depuis 3 décennies, aujourd’hui les pouvoirs publics diminuent les ressources, la prévention demeure le parent pauvre et la prise en charge des adolescents et des jeunes adultes est morcelée.
> L’éparpillement des mesures ciblées vers des risques ou des populations particulières est à l’opposé du travail d’accompagnement global promu par les acteurs de terrain.
> C’est pourquoi, nos organisations ont décidé d’interpeller les responsables politiques sur les régressions alarmantes constatées dans le domaine de la santé des jeunes, et particulièrement ceux en grande fragilité physique, psychique et sociale.
> Aujourd’hui, c’est le message que les 1200 signataires de l’appel souhaitent faire entendre, leur volonté commune de défendre une politique de santé ambitieuse pour les jeunes, qui assure un continuum d’accueil et d’accompagnement, de la prévention aux soins, des milieux de vie des jeunes aux structures spécialisées.
> Le manifeste vous sera présenté lors d’une conférence de presse qui se tiendra le :

Jeudi 9 février à 10h à Hôtel de Ville de Paris
> Salle de Conférence, 5 rue de Lobau, Paris 4e

> Contact Presse : Christophe Alluis - christophe.alluis@fesj.org - 06 03 31 35 18 - 04 91 13 71 89